Le sommaire
Test comparatif
27 septembre 2005
Chaudières à condensation
Test - 12 produits
Après des débuts chaotiques dans les années quatre-vingt, les chaudières gaz à condensation sont aujourd'hui au top.
Prix : L'installation compte autant
: Les prix indiqués correspondent aux prix publics conseillés, avec une TVA de 5,5 % applicable dans tous les logements de plus de 2 ans. Le montant comprend la sortie ventouse (entre 100 et 150 euros selon les fabricants) ainsi que la sonde extérieure (sauf pour l'ELM Leblanc et la Buderus). Dans les faits, les tarifs peuvent varier en fonction de la marge que décide de prendre chaque installateur. Vous pouvez contacter deux entreprises en demandant les mêmes prestations et comparer les devis. Mais, attention, les chaudières à condensation restent un produit sophistiqué qui exige une installation dans les règles de l'art. Une fois le choix du modèle effectué, mieux vaut appeler le fabricant pour avoir la liste des installateurs agréés dans votre région.
Dimensions : Bien mesurer
: Votre cuisine est grande comme un mouchoir de poche ? Prenez les mesures avant de choisir un modèle. Certains fabricants jouent sur la hauteur, d'autres sur la profondeur ou la largeur. Ces chaudières sont assez volumineuses, c'est la contrepartie de leur réserve d'eau chaude intégrée. Les modèles Geminox et Buderus sont disponibles, au choix, en configuration verticale (une colonne que l'on peut poser directement au sol) ou en version horizontale (le ballon d'eau chaude étant alors à côté de la chaudière). Les modèles Weis-haupt et Auer Gianola possèdent des ballons d'eau chaude séparés qui prennent de la place.
Poids : Fixer solidement
: Les chaudières sont lourdes. Réserve d'eau chaude comprise, elles pèsent au minimum 100 kg, et souvent plus. Vigilance s'il est prévu de les fixer sur un mur en Placoplâtre.
Étanchéité : Rien de grave
: L'étanchéité du circuit de gaz est évidemment un impératif, tout comme celle des circuits d'eau, et celle de l'amenée d'air est déterminante pour la qualité de la combustion. Un seul défaut a été constaté lors de nos essais, il concerne le modèle De Dietrich. Nous avons noté un manque d'étanchéité à l'air. Le modèle n'est pas disqualifié pour autant puisque ce défaut n'altère pas les performances de combustion. Le fabricant s'est engagé à corriger ce défaut.
Sécurité : Zéro faute
: Parfaite conformité de toutes les chaudières en matière de sécurité, tant sur les rejets de monoxyde de carbone que sur la température maximale de l'eau chaude sanitaire ou celle des parois. En 1995, nous avions épinglé plusieurs modèles pour leurs émissions de monoxyde de carbone ou les risques de brûlure en touchant la chaudière, cette fois toutes les marques réalisent un sans-faute.
Niveau sonore : Parfois bruyantes
: Un critère déterminant si la chaudière doit atterrir dans la cuisine. Certaines sont trop bruyantes pour y être installées. Il faut dans ce cas miser sur l'ELM Leblanc, la plus discrète, voire sur la Viessmann ou la Saunier Duval. Les Chappée, De Dietrich, Chaffoteaux et Maury sont en revanche plus bruyantes.
Oxydes d'azote/classe env. : Des progrès à faire
: Il n'y a pas que les voitures qui polluent ! Le chauffage contribue lui aussi aux émissions d'oxydes d'azote très préoccupantes pour la qualité de l'air des villes. Il est donc essentiel de réduire les émissions des chaudières. Là encore, nos essais démontrent que les fabricants ont fait de sérieux efforts. Les modèles sélectionnés en 1995 approchaient les 100mg/kWh, les meilleurs sont cette fois à 15mg/kWh pour la Viessmann et même à moins de 11mg/kWh pour l'Auer Gianola. Malheureusement, ces performances remarquables ne sont pas encore reconnues par l'étiquetage officiel. Les dix chaudières méritent la classe 5, qui récompense les matériels les moins polluants, alors que leurs émissions varient tout de même du simple au quintuple. Les modèles Geminox et Chaffoteaux et Maury rejettent plus de 50mg/kWh. Les résultats des Viessmann et Auer Gianola montrent que l'on peut faire mieux. Il serait bon que la réglementation encourage les chaudières les moins émissives.
Puissance modulante : Un critère à privilégier
: Les chaudières à condensation sont ajustables et modulantes. Ajustables, car leur puissance maximale de fonctionnement peut être limitée. L'installateur fait ce réglage lorsque les conditions climatiques, la superficie ou l'exposition du logement n'imposent pas qu'elle fonctionne à pleine puissance. Modulantes, car elles limitent automatiquement leur puissance de fonctionnement en fonction des températures mesurées à l'extérieur et à l'intérieur. L'idéal est que la chaudière puisse fonctionner à très faible puissance pour condenser au maximum quand les besoins en chauffage sont limités. Plus la chaudière est puissante, moins elle peut descendre pour moduler cette puissance à faible niveau. Mieux vaut opter pour un modèle très modulant. Les modèles Viessmann, avec 6,3kW, Geminox avec 5 kW et surtout De Dietrich avec 4,2kW, sont particulièrement adaptés à une très bonne condensation. Chaffoteaux et Maury, qui ne descend pas en dessous de 11kW et, dans une moindre mesure, Buderus, qui est à 9,5 kW en puissance minimale, le sont moins. L'Auer Gianola, en raison de sa technologie particulière, fonctionne à puissance fixe.
Rendement : Exceptionnel
: Les rendements à 100% correspondent à un fonctionnement de la chaudière à plein régime. Ils sont en moyenne de 97,5%, ce qui est très élevé. Mais le rendement le plus important dans la pratique, c'est celui qui est mesuré à 30%. Les matériels marchent en effet plus souvent à charge réduite. Les chaudières à condensation réalisent alors des performances exceptionnelles puisque le rendement des dix modèles sélectionnés atteint 108% grâce à l'énergie de la vapeur d'eau récupérée.
Isolation thermique : En net progrès
: Pas de doute, les fabricants ont porté une attention toute particulière à l'isolation de leurs chaudières haut de gamme. Alors que les pertes d'énergie à l'arrêt représentaient 400 watts lors de notre test en 1995, elles sont tombées à 85 watts en moyenne. L'Auer Gianola est encore mieux isolée avec seulement 64 watts de pertes, de même que la Viessmann avec une déperdition de 70 watts.
Eau chaude sanitaire : Pas de problème de débit
: Les fabricants peuvent jouer sur plusieurs paramètres pour fournir de l'eau chaude sanitaire à volonté. Certains misent sur une puissance très élevée : Buderus (36kW), Chappée (34kW) ou Chaffoteaux et Maury (34,5kW), ce qui leur permet de proposer des chaudières assez compactes avec un miniballon d'eau chaude intégré. Celui de la Buderus ne fait que 23,2 l, mais la chaudière délivre 16 litres d'eau chaude à la minute. D'autres fabricants choisissent de limiter la puissance maximale à 24,5 ou 24,7kW pour moduler plus facilement en chauffage et compensent cette moindre capacité à produire de l'eau chaude par un ballon intégré de plus grande capacité, 84,8 l chez Viessmann, 81,2 chez ELM Leblanc, 68,8 chez Geminox, par exemple. Ce procédé est d'autant plus efficace que la chaudière dispose d'un échangeur à plaque et non d'un simple circuit en serpentin. Il participe aux excellents résultats de la Viessmann et de l'ELM Leblanc en fourniture d'eau chaude sanitaire. La Geminox, qui utilise le système classique du serpentin, s'en tire un peu moins bien tout en restant satisfaisante avec un débit de 15 litres à la minute. En fait, toutes les chaudières du test sont capables de remplir la baignoire rapidement et plusieurs fois sans temps d'attente. Elles conviennent toutes à une famille de 4 personnes. Si le logement est régulièrement occupé par une famille nombreuse, mieux vaut opter pour les modèles qui offrent le plus gros débit spécifique, à savoir la Viessmann ou l'ELM Leblanc. Les deux chaudières sol à ballon d'eau chaude séparé, la Weishaupt et l'Auer Gianola, ont été testées avec des réserves de 67,3 l pour la première, 95,1 l pour la seconde. Leurs débits sont alors de 14 litres à la minute. Mais les fabricants proposent des ballons de capacités supérieures, 140 et 130 litres, qui augmentent très logiquement le débit. D'où les deux notes qui figurent dans le tableau, sachant que les matériels sont plus encombrants avec un ballon de 140 litres que de 70.
Contrôle de la température : Au moins 60°C
: La température de l'eau à l'intérieur du ballon doit être d'au moins 60 °C pour éviter le développement des légionnelles, des bactéries dangereuses pour la santé. Toutes les chaudières respectent cette préconisation.