Poêles à granulés - L'installation, c'est capital ! - Article - test - UFC Que Choisir - abonné

Diminuer la police Augmenter la police Imprimer

Test comparatif

Poêles à granulés

Test - 7 poêles à granulés

Finie la corvée de bûches plusieurs fois par jour, le poêle à granulés simplifie la vie. Les fabricants promettent en plus des rendements élevés. Le problème, c'est qu'ils se reposent sur les installateurs pour régler les appareils. L'efficacité du chauffage dépend donc de leur compétence...

Sonde de température

La puissance s'ajuste automatiquement : Les appareils proposent plusieurs niveaux de puissance ou intègrent une sonde de température qui l'ajuste automatiquement. Dans les deux cas, il s'agit de modifier la vitesse de rotation de la vis sans fin, pour faire entrer plus ou moins de granulés dans le foyer ainsi que la quantité d'air nécessaire pour optimiser la combustion.

Soufflerie ou convection naturelle

Le ventilateur ronronne : Certains poêles à granulés pulsent l'air chaud par ventilateur, d'autres chauffent seulement par convection. Le fonctionnement par convection est plus silencieux, les ventilateurs diffusent plus rapidement la chaleur dans la pièce mais font un bruit perceptible.

Rendement

Tout est dans le réglage : Plus le rendement est élevé, plus l'appareil est efficace et moins il consomme de bois pour fournir de la chaleur. C'est donc une donnée essentielle pour le client. L'ennui, c'est que certains fabricants annoncent des rendements farfelus. Wodtke tombe même dans la surenchère caricaturale en promettant jusqu'à 100 % (entre 80 et 100 % selon les documents). En laboratoire, le rendement réel à puissance maximale chute à 65 % ! Si la réglementation imposait des contrôles et si Flamme verte vérifiait les allégations des produits sous label, ce poêle n'aurait pas droit à crédit d'impôt et pas plus au label Flamme verte (il impose un rendement d'au moins 80 %), qui lui est pourtant décerné. Wodtke ne peut d'ailleurs pas se retrancher derrière un mauvais réglage du laboratoire, puisqu'il nous a affirmé que ses appareils « ne nécessitent pas de réglages particuliers » et fournissent, « s'ils ne se mettent pas en position sécurité, les caractéristiques annoncées ». Palazzetti est aussi un fabricant labellisé à tort, son modèle Tizzy revendique 92 % de rendement, mais se contente en laboratoire de 76 %, soit une perte d'énergie de 16 %, c'est loin d'être anodin. En revanche, les modèles Magda d'Invicta et P 950 de Piazzetta, également labellisés, ont atteint les rendements annoncés en laboratoire, c'est une performance à saluer face à la concurrence qui se surestime. Ces essais de rendement mettent aussi en évidence l'importance du réglage. À titre d'exemple, avant que le réglage préconisé par le fabricant soit effectué, notre meilleur rapport qualité/prix (Magda d'Invicta) se contentait de 74 % à puissance maximale et de 51 % à puissance réduite. Après réglage, il est passé à des rendements exceptionnellement élevés, respectivement 88 et 84 %. Cet exemple prouve combien le réglage exact est nécessaire pour qu'un poêle fonctionne au maximum de ses performances. Il est incompréhensible que les appareils ne soient pas réglés en usine. Seul le Ceramic Cotto a un système de régulation automatique. D'après les explications de quelques fabricants, le réglage « rustique » serait délibéré afin de prémunir la clientèle contre les installateurs peu compétents et les granulés médiocres. S'il ne permet pas de tirer le meilleur rendement du poêle, ce réglage a minima lui évite en effet de tomber en panne ou de se mettre en position sécurité quand un paramètre a été mal évalué. Cet argument est irrecevable : il appartient aux industriels de former leurs distributeurs et leurs installateurs. Ce problème dépasse le cadre des poêles à granulés, Que Choisir l'avait déjà constaté à la suite du test sur les chaudières à condensation. Les appareils étaient irréprochables, mais certains lecteurs avaient rencontré des problèmes de pannes récurrentes à cause de mauvaises installations. Cette formation insuffisante des professionnels concerne malheureusement tous les matériels de chauffage un peu sophistiqués. Pour les poêles à granulés, c'est très pervers : l'appareil fonctionne sans tomber en panne, et le client ignore que le rendement promis n'est pas au rendez-vous. Il en est satisfait et le recommande. C'est excellent pour l'image du fabricant, mais le consommateur est lésé.

Émission de polluants

Soucieux de l'environnement : Pas de doute, à en juger par les résultats de nos mesures, le granulé améliore les performances environnementales du chauffage au bois, accusé d'émettre beaucoup de monoxyde de carbone (CO), de poussières et d'oxydes d'azote (NOx). Dans l'ensemble, les émissions sont basses. C'est à porter au crédit des fabricants, puisque la réglementation est inexistante pour les NOx et les poussières. Les niveaux de NOx se situent entre 72 mg/m3 et 150 mg/m3, ceux de poussières sont inférieurs à 150 mg/m3, à l'exception du Wanders CM 11 000 (180 mg/m3) et,surtout, du Rika Memo, qui dépasse les 200 mg/m3. Il existe en revanche deux limites pour le monoxyde de carbone contenu dans les fumées, la plus laxiste concerne le crédit d'impôt (0,6 %), la plus sévère le label Flamme verte (0,04 %). Tous les modèles notés "3 étoiles" respectent le seuil de 0,04 %. Mais le poêle Magda d'Invicta, qui possède ce label, est à 0,22 %, soit très au-dessus des exigences requises.

Ergonomie

Le plus de la programmation : L'accès au réservoir est jugé trop étroit sur les poêles Wanders et Rika, trop haut sur les autres modèles notés "1 étoile". À l'exception du Wodtke, tous les appareils peuvent être programmés sur la journée ou la semaine, c'est très pratique pour réchauffer le logement juste avant le réveil ou avant de rentrer le soir. Les plus faciles à programmer sont notés "3 étoiles". Même si ces poêles produisent peu de cendres, la présence d'un cendrier amovible a été appréciée.

Consommation électrique

Peu gourmands : En supposant que les appareils fonctionnent pendant six mois à leur puissance maximale, ils consommeraient entre 14 et 85 kWh selon les modèles, soit un coût compris entre 1,50 euros et 9 euros. Ce qui est tout à fait supportable !

Sécurité : température des parois

Poignées parfois très chaudes : Que les parois soient chaudes, cela va de soi, le fonctionnement de ces poêles repose sur la convection et le rayonnement. La poignée, en revanche, doit pouvoir être manipulée. Or sa température atteint 67 °C sur le Piazzetta et 76 °C sur le Palazzetti, et ces fabricants ne fournissent pas le dispositif d'ouverture amovible imposé dans ce cas. C'est une double faute.

Elisabeth Chesnais

François Palemon

Paru dans le Mensuel n° 467 - février 2009


Les Tests et essais comparatifs disponibles

Exprimez-vous dans nos forums

Matériel de chauffage

Recevez gratuitement
notre lettre hebdomadaire

En savoir plus

Imprimer